Albert Dupontel

Provocation, cynisme, Albert Dupontel en use et en abuse avec délectation. Pendant deux ans, il est élève d'Antoine Vitez à l'école du théâtre national de Chaillot. Il fait d'ailleurs à la même époque ses premiers pas au cinéma dans La Bande des quatre (1988). En 1990, il débute dans le monde télévisuel sur Canal + avec les Sales histoires. Un mois plus tard, on le retrouve à l'Olympia avec le Sale spectacle. En 1992, il passe à la réalisation avec un court métrage, Désiré. Parallèlement, il interprète de petits rôles dans La Bande des quatre de Jacques Rivette ou Un héros très discret de Jacques Audiard, qui lui vaut d'être nommé au César du meilleur second rôle. Survient la consécration avec la réalisation de Bernie, dont il incarne le personnage principal, un attardé mental à la recherche de ses parents. Il signe ensuite Le Créateur en 1999. Son parcours cinématographique d'acteur, loin d'être achevé, se poursuit en 2002 avec Petites misères et Irréversible, film choc de Gaspar Noé. Il est le héros déjanté du Convoyeur de Nicolas Boukhrief et de Monique, et participe au film événement de Jean-Pierre Jeunet Un long dimanche de fiançailles et au film choral de Danièle Thompson Fauteuils d'orchestre. Son troisième film en tant que réalisateur, Enfermés dehors, provoque l'hystérie générale et se situe dans la même veine que Bernie, à la fois fou et percutant, à l'image du personnage médiatique qu’il s’est construit, mais dont il se détache cependant ponctuellement, avec des projets plus «sages» comme Président en 2006 ou Jacquou le Croquant en 2007. Cédric Klapisch, réalisateur qui a su montrer ses talents, lui fait confiance en 2008 en lui confiant un rôle dans son nouveau film : Paris. Jean Becker lui offre également le premier rôle de Deux jours à tuer, un drame avec Marie-Josée Croze, qui lui vaut une nomination aux César. En 2009, Albert Dupontel reprend la caméra pour Le Vilain, mélange de provocation et d’humour noir et interprète le cancer de Jean Dujardin dans Le Bruit des glaçons (2010). Il forme un duo déjanté avec Benoît Poelvoorde dans Le Grand Soir (2012) avant de revenir avec sa comédie 9 mois ferme, succès en salles de 2013. Le comédien reçoit le César du meilleur réalisateur 2018 pour Au revoir là-haut.